Les parents n'apprécient pas du tout le fait que le premier ministre les
blâme pour les taux élevés de décrochage scolaire. «Ça me surprend
qu'il dise ça. [...] C'est gros de dire que les parents ne s'impliquent
pas», a soutenu François Paquet, président de la Fédération des comités
de parents du Québec. Il rétorquait ainsi aux propos du premier ministre
Jean Charest qui avait montré du doigt la responsabilité des parents
dans le décrochage scolaire.
Devant une assemblé de gens d'affaires à Québec, hier, M.
Charest avait déclaré que c'était «trop facile de blâmer le système».
«Chaque fois que la question du décrochage scolaire est soulevée, on
vise les commissions scolaires, on vise les professeurs, on vise les
politiciens. Mais on oublie les acteurs les plus importants: les
parents», avait-il affirmé.
Selon le premier ministre, ce sont eux qui ont «le premier rôle à jouer
quant au succès de leur enfant à l'école.» «Ils devraient tous les jours
s'enquérir auprès de leurs enfants sur leurs études. Je pense que ça ne
se fait pas assez. Je sais que ça ne se fait pas assez», a-t-il dit
comme pour enfoncer le clou dans un point de presse. La semaine
dernière, deux études coup sur coup ont fait état du bas taux de
diplomation au Québec, soit 72 % chez les moins de 20 ans.
Marie-Michèle Lemaire, mère d'une famille reconstituée de six enfants,
dont deux souffrent de déficit de l'attention, en a long à répliquer au
premier ministre. «Le premier ministre a probablement des enfants
parfaits, dans des collèges privés, mais dans la vraie vie, ça ne se
passe pas toujours bien, a-t-elle indiqué. Je mettrais M. Charest au
défi d'avoir deux ou trois enfants atteints d'un déficit d'attention
avec ou sans médicament dans son bureau. Peut-être qu'il changerait sa
vision.»
Celle qui est coordonnatrice de l'organisme PANDA (Personnes aptes à
négocier avec le trouble du déficit de l'attention) insiste pour dire
que les parents, surtout ceux dont les enfants éprouvent des difficultés
d'apprentissage, en ont souvent plein les bras. «Il va falloir que M.
Charest refasse ses devoirs et voie que les parents ont de la bonne
volonté. Et qu'un enfant atteint d'un déficit d'attention, et que c'est
neurologique, ce n'est la faute ni de l'enfant ni du parent.»
Place à l'amélioration
«Demander aux parents d'en faire plus, certes, mais encore faut-il se
doter d'outils qui permettent aux parents de bien tenir leur rôle»,
rappelle M. Paquet, qui demande que les écoles soient un peu plus
flexibles envers les parents. «C'est pas tout le monde qui peut prendre
du temps sur les heures de bureau pour aller rencontrer les enseignants.
Je connais plusieurs parents qui ont des enfants en difficulté et ils
ne peuvent pas tous se libérer en plein jour pour ça.»
Geneviève Moquin, mère d'un enfant atteint du syndrome de Gilles de la
Tourette, croit pour sa part que les parents seraient moins essoufflés
et plus à même d'aider leurs enfants s'il y avait plus de services dans
les écoles. «Mon enfant demande plus d'attention et il n'a pas de
services à l'école. Pour en avoir, il faut presque aller à l'hôpital
avec lui», a-t-elle raconté. Mme Moquin a sa petite idée sur les taux
effarants de décrochage. «Il y a des enfants avec des TDAH [troubles de
déficits de l'attention et d'hyperactivité], mais il n'y a pas de
services. Comment veux-tu que les enfants et les parents ne se
découragent pas?»
La tâche des parents est énorme, croit M. Paquet. «Personne n'est
simplement un parent. Je suis informaticien, président de la Fédération,
le premier ministre aussi c'est un parent. On a tous un bagage», a-t-il
noté. M. Paquet croit que les parents ne doivent pas hésiter à
communiquer avec les enseignants s'ils ont du mal à accompagner leurs
enfants dans leurs tâches.
M. Paquet croit que le problème du décrochage scolaire en est un de
société, dont la responsabilité est partagée. «Il faut arrêter de
chialer contre le système. Plusieurs médias le font. Quand on rentre
dans la tête des enfants et des parents que le système est pourri, ça
n'aide pas le jeune, souligne-t-il. On a tous un rôle à jouer. Les
parents, l'école, les profs, les politiciens, les médias. Tout le monde
doit faire son examen de conscience.»
***
Avec La Presse canadienne
http://www.ledevoir.com/societe/education/310665/decrochage-charest-offusque-les-parents
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lundi 15 novembre 2010
Le taux de décrochage scolaire... c'est peut-etre la faute des parents en fin de compte lol
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